Gel de loyer : quelles conséquences pour les logements énergivores classés F et G

Depuis quelques années, la lutte contre les passoires thermiques est devenue une priorité en France. Dans ce contexte, les gels de loyer sont venus bouleverser la gestion des biens immobiliers. Pour les propriétaires de logements classés F et G, cette mesure change beaucoup de choses : impossibilité d’augmenter le loyer, obligation d’anticiper des travaux, risque de perte de rentabilité. Mais que recouvre vraiment cette notion de gel de loyer ? Pourquoi ces classes énergétiques sont-elles visées en particulier ? Et surtout, comment s’adapter pour continuer à louer sereinement son logement ?

Qu’est-ce qu’un gel de loyer et pourquoi a-t-il été instauré ?

Le terme « gel de loyer » désigne une interdiction faite aux propriétaires d’augmenter le loyer d’un logement, que ce soit lors d’une relocation ou d’un renouvellement de bail. Autrement dit, même si le marché évolue, même si le bien est situé dans une zone tendue, le propriétaire n’a pas le droit d’appliquer la moindre hausse.

Cette mesure a été instaurée pour une raison simple : lutter contre les logements énergivores qui pèsent lourdement sur les factures des ménages et sur les émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement souhaite ainsi inciter les propriétaires à entreprendre des rénovations énergétiques, plutôt que de continuer à louer des biens qui coûtent cher en chauffage et participent au dérèglement climatique.

Derrière cette décision, il y a un enjeu de justice sociale. Les ménages modestes sont souvent les premiers à occuper ces logements mal isolés, faute de moyens pour accéder à des biens mieux classés. Le gel de loyer vient donc protéger ces locataires contre une double peine : payer des factures élevées et subir une hausse de loyer.

Pourquoi les logements classés F et G sont-ils les plus concernés ?

Les classes F et G, au diagnostic de performance énergétique (DPE), sont qualifiées de passoires thermiques. Cela signifie que le logement consomme énormément d’énergie pour être chauffé ou refroidi, bien au-delà des seuils acceptables définis par la réglementation.

Un logement classé F consomme entre 331 et 450 kWh/m²/an, tandis qu’un logement classé G dépasse 450 kWh/m²/an. Ces chiffres traduisent une performance énergétique très faible, souvent liée à une mauvaise isolation, des systèmes de chauffage vétustes ou encore des défauts structurels.

C’est donc tout naturellement que le gouvernement a ciblé ces classes dans sa politique. Le gel de loyer est une première étape, mais elle s’inscrit dans une logique plus large : interdiction progressive de louer ces logements à partir de 2025 pour les G, puis 2028 pour les F.

Quelles sont les conséquences concrètes pour les propriétaires bailleurs ?

Pour un propriétaire, la conséquence immédiate est la perte de marge de manœuvre sur la fixation du loyer. Impossible d’augmenter les loyers pour compenser l’inflation, l’évolution du marché local ou des travaux d’entretien. Cette rigidité peut poser problème, notamment dans les zones tendues où les loyers augmentent régulièrement.

À moyen terme, cela peut entraîner une baisse de rentabilité. Un logement qui ne peut pas suivre la dynamique du marché prend mécaniquement du retard en valeur locative. Pour un investisseur, cela signifie un rendement inférieur à celui d’autres biens, voire la nécessité de vendre si la situation devient trop contraignante.

Enfin, cette mesure crée une obligation implicite : entreprendre des travaux pour améliorer la performance énergétique et sortir du classement F ou G. Cela représente un coût souvent élevé, mais il n’existe pas d’alternative durable si l’on souhaite conserver son bien en location.

Comment les locataires sont-ils impactés par ces gels de loyers ?

Du côté des locataires, le gel de loyer est perçu comme une protection bienvenue. Cela leur évite d’avoir à supporter une hausse alors même que leur logement est énergivore et leur coûte déjà cher en charges.

Cependant, la réalité est plus nuancée. Si certains locataires bénéficient de cette mesure, d’autres pourraient se retrouver face à des propriétaires réticents à investir dans des travaux et préférant retirer leur bien du marché locatif. Cela réduirait l’offre disponible et pourrait, à terme, accentuer la tension dans certaines zones.

De plus, les locataires de logements classés F ou G restent confrontés à un quotidien difficile : factures de chauffage élevées, inconfort thermique, parfois même problèmes de santé liés à l’humidité ou aux variations de température. Le gel de loyer est une réponse partielle, mais il ne règle pas ces problématiques de fond.

Quels travaux envisager pour sortir du gel de loyer ?

La seule façon pour un propriétaire de contourner durablement le gel de loyer est d’améliorer le classement énergétique de son bien. Cela suppose de réaliser un audit énergétique ou un DPE précis pour identifier les faiblesses du logement, puis d’engager des travaux ciblés.

Les interventions les plus fréquentes concernent :

  • L’isolation thermique : murs, combles, planchers bas, fenêtres.
  • Le chauffage : remplacement des vieilles chaudières par des systèmes performants (pompe à chaleur, chaudière à condensation).
  • La ventilation : installation de systèmes efficaces pour éviter les pertes d’énergie et améliorer la qualité de l’air.

Ces travaux ont un coût parfois élevé, mais ils permettent non seulement de lever le gel de loyer, mais aussi d’augmenter la valeur patrimoniale du bien. Un logement mieux classé au DPE se revend plus facilement et à un meilleur prix.

Il existe par ailleurs de nombreuses aides financières, comme MaPrimeRénov’, les certificats d’économies d’énergie (CEE) ou encore l’éco-prêt à taux zéro, qui permettent de réduire la facture pour les propriétaires.

Gels de loyer et avenir du parc immobilier : vers la fin des passoires thermiques ?

Les gels de loyer ne sont qu’une pièce du puzzle. L’objectif final de l’État est clair : éliminer progressivement les passoires thermiques du marché locatif. Après l’interdiction d’augmenter les loyers, viendra l’interdiction pure et simple de louer certains logements.

Cette perspective oblige les propriétaires à prendre leurs responsabilités. Soit ils investissent pour rénover leur bien, soit ils acceptent de voir leur logement perdre de la valeur et devenir impropre à la location.

Pour les locataires, c’est une promesse d’un parc immobilier plus confortable et moins coûteux en énergie. Mais cela suppose que les travaux soient réalisés massivement, ce qui représente un défi logistique et financier considérable.

Conclusion : une mesure contraignante mais nécessaire

Les gels de loyer ne sont pas une sanction gratuite contre les propriétaires. Ils constituent un levier politique pour accélérer la rénovation énergétique des logements les plus énergivores. Pour les bailleurs, cela implique de repenser leur stratégie : accepter de rénover pour préserver la rentabilité à long terme ou risquer de voir leur bien perdre de sa valeur et de son attractivité.Si la contrainte peut sembler lourde, elle s’inscrit dans une dynamique plus globale : celle de la transition énergétique et de l’amélioration du confort des habitants. À terme, c’est une opportunité pour les propriétaires de valoriser leur patrimoine, tout en répondant à une exigence sociale et environnementale incontournable.

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